ASCOVA a enregistré mille candidats « France VAE »

Catégories : InformationsPublished On: 19 décembre 2024

En novembre, ASCOVA a franchi une étape symbolique en enregistrant son millième candidat inscrit sur la plateforme France VAE. Ce jalon permet de dresser un premier bilan statistique des nouveaux parcours de Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) et de mettre en lumière des tendances préoccupantes pour l’avenir de ce dispositif pourtant stratégique pour l’emploi et la formation.

Un taux d’engagement à 70% : une motivation en demi-teinte

Parmi les 1 000 candidats inscrits sur la plateforme France VAE, seuls 70% se sont réellement engagés dans un parcours, un chiffre qui reflète les tendances observées depuis plus d’une décennie. Mais derrière cette stabilité apparente se profile une réalité plus complexe.

Jusqu’à récemment, près de 20% des abandons étaient directement liés à l’absence de financement. Avec la gratuité désormais assurée, ce frein majeur a disparu, ouvrant la voie à une nouvelle catégorie de candidats, parfois moins motivés. Certains, notamment dans le secteur social, ont été poussés par leurs employeurs à s’inscrire dans une logique d’optimisation des ressources humaines. L’objectif pour ces employeurs ? Disposer à terme de personnels diplômés, sans effort financier. Mais cette stratégie opportuniste a conduit nombre de ces candidats à abandonner en cours de route, faute d’engagement personnel réel.

Ainsi, si la gratuité a permis d’accroître le nombre de candidats à la VAE, elle révèle aussi ses effets pervers : une augmentation des inscriptions sans un véritable projet structuré, et un détournement du dispositif à des fins éloignées de ses ambitions initiales. Un paradoxe qui soulève des questions sur l’équilibre à trouver entre accessibilité et motivation des bénéficiaires.

Des délais toujours trop longs

Malgré des avancées administratives, notamment grâce à la suppression des dossiers de financement et des commissions d’attribution, les délais globaux des parcours VAE n’ont pas diminué. Les délais de recevabilité se sont légèrement allongés, et dans des secteurs comme la santé et le social, les sessions de jury sont devenues un véritable goulot d’étranglement.
Dans certains cas, on estime que les candidats devront attendre jusqu’à deux ans pour passer devant un jury, un délai insoutenable pour des personnes souhaitant évoluer rapidement sur le marché du travail.

Un financement défaillant : L’écueil majeur

Parmi les 700 candidats réellement engagés, plus de 10% n’ont finalement pas été financés. Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs :
• Retrait massif de certifications : En juillet, France VAE a réduit le nombre de diplômes accessibles, passant de 200 à 24.
• Fonds épuisés : Uniformation, principal financeur des parcours France VAE, a cessé de financer de nombreux candidats en raison d’un manque de ressources.
Ces défaillances ont conduit plus de 80% des candidats non financés à abandonner leur projet. La raréfaction de plusieurs sources de financement en 2024 a aggravé la situation, notamment :
• La disparition du Chéquier VAE pour les demandeurs d’emploi dans de nombreuses régions.
• La suspension de l’aide à la VAE par Transition Pro pour les salariés, pourtant inscrite dans la loi.
Avec un coût moyen de 2 600 euros par parcours VAE et un solde moyen de CPF limité à 1 800 euros (*), les candidats se retrouvent dans une impasse financière.

Un avenir incertain pour la VAE

La réforme de la VAE visait à multiplier par quatre le nombre de candidats. Pourtant, sans un abondement supplémentaire de 1 000 à 1 500 euros par les financeurs institutionnels (Régions, Transition Pro, France Travail …), le dispositif risque de s’effondrer. Si aucune mesure corrective n’est adoptée début 2025, le nombre de candidats pourrait être inférieur à celui d’avant la réforme.
La VAE, pourtant essentielle pour répondre aux besoins de compétences et de certifications, se trouve aujourd’hui à un tournant critique. Les ambitions de la réforme risquent de s’évanouir face à des problèmes structurels non résolus. Il est urgent d’agir pour garantir l’accessibilité et la pérennité de ce dispositif clé.

(*) : Solde moyen des droits non utilisés sur les Comptes Personnels de Formation (CPF) des salariés français en 2023 : 1 800 euros

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