France VAE : Un dispositif en crise face au défi de financement
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France VAE : un début d’année 2025 chaotique
L’année 2025 débute sous de sombres auspices pour France VAE. Conçu pour démocratiser l’accès à la certification par la validation des acquis de l’expérience, le dispositif est aujourd’hui freiné par des choix de pilotage incertains et un cruel manque de financements. Si certaines avancées sont notables, elles ne suffisent pas à compenser l’absence d’une vision claire et d’un soutien structuré pour les candidats.
Loin des ambitions initiales, le système peine à trouver sa vitesse de croisière. Les professionnels et les candidats sont confrontés à des obstacles administratifs et financiers qui freinent l’essor de la VAE et limitent son accessibilité. La nécessité d’une refonte devient de plus en plus évidente, afin d’adapter le dispositif aux réalités du terrain.
Une offre de certifications qui s’étoffe mais un impact limité
Depuis le début de l’année, 282 certifications supplémentaires ont été intégrées au dispositif. Cette progression est une avancée, mais elle ne masque pas le problème de fond : ces certifications ne représentent qu’une infime part du RNCP et restent insuffisantes pour couvrir tous les secteurs d’activité.
Pire encore, la suppression des financements publics pour les candidats a rendu le parcours plus complexe et onéreux. Jusqu’en octobre 2024, les aides garantissaient un accès facilité à la VAE, mais leur disparition a creusé un écart entre l’ambition de massification du dispositif et la réalité du terrain. Nombreux sont ceux qui renoncent, faute de moyens.
Par ailleurs, bien que la digitalisation du processus ait été annoncée comme une avancée majeure, elle ne suffit pas à pallier l’absence d’un cadre financier solide. De nombreux candidats se retrouvent démunis face aux coûts imprévus et aux démarches administratives parfois laborieuses.
Un financement devenu un frein majeur
France VAE annonçait à ses débuts un parcours entièrement financé à hauteur de 4 000 € par candidat. Aujourd’hui, la réalité est bien différente. Les frais d’accompagnement oscillent désormais entre 1 500 et 3 000 €, une somme que de nombreux candidats doivent financer seuls ou via leur Compte Personnel de Formation (CPF). Or, tous ne disposent pas de droits suffisants pour couvrir ces coûts, ce qui réduit considérablement l’accessibilité du dispositif.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis janvier 2025, moins de 10 % des candidats intéressés par la VAE parviennent à s’engager dans un parcours. Une chute drastique qui met en lumière la nécessité de revoir le modèle économique du dispositif.
Des ajustements nécessaires pour relancer la dynamique
Plutôt que de multiplier les complexités administratives, une simplification du parcours et un soutien financier ciblé permettraient de relancer la dynamique de la VAE. Un abondement spécifique du CPF dédié aux parcours VAE ou une réintroduction de financements publics adaptés pourrait offrir un véritable levier pour sécuriser le dispositif et le rendre accessible à un plus grand nombre.
Si les accompagnateurs et les Architectes Accompagnateurs de Parcours (AAP) jouent un rôle clé pour guider les candidats et garantir un accompagnement de qualité, ils ne peuvent pallier seuls les carences structurelles du système. Un pilotage renforcé et des mesures concrètes doivent être mises en place pour restaurer la confiance et redonner à la VAE son rôle essentiel dans l’évolution professionnelle.
Un dispositif à un tournant décisif
L’avenir de France VAE dépend des choix qui seront faits dans les mois à venir. Sans réajustement des financements et sans une stratégie claire, le dispositif risque de rester sous-exploité et de manquer son objectif initial : permettre à chacun de faire reconnaître ses compétences et d’évoluer professionnellement.
Un effort ciblé, notamment en matière de financement, pourrait redonner un nouveau souffle à la VAE et en faire un véritable outil de progression pour les actifs en quête de reconnaissance et d’évolution. La mise en place d’un soutien financier stable et accessible à tous constituerait une avancée majeure pour assurer la pérennité et l’efficacité du dispositif.